"Tu veux vivre avec Moi ?" "Euuuhhh..."
Hier après-midi, j'étais au bureau, occupée à me livre à une activité professionnelle passionante et hautement stimulante intellectuellement... Non, en vrai, j'étais en train de m'emmerder à plein tubes, comme une puce tombée d'un chien sur un sol carrelé. Et, du coup, j'étais en train de répondre en douce à l'interview que m'a envoyé Petite Salamandre et qui devrait apparaître un de ces jours sur son blog (ne vous inquiétez pas, je ne vais pas oublier de vous en reparler vu comment je suis overfière à cette perspective).
Bref, j'étais là, à taper à l'ordi avec un air terriblement concentré limite revêche pour ne pas que Boss Taré s'aperçoive de la supercherie et à surveiller mon portable. Oui parce que, quand je me fais chier, je guette mon portable. Il est le seul à m'apporter un peu de salut à base de vie sociale au milieu de mon marasme professionnel. Et là, paf ! texto du Sicilien.
Moi, j'aime bien recevoir des textos du Sicilien dans la journée alors je jette un coup d'oeil au Boss Taré, je me lève avec un sourire niais (seul garant de mon non-renvoi à ce jour) et, moi et mon portable, on sort s'en griller une.
Comme je suis une fille qui aime faire durer le plaisir, j'allume d'abord ma clope, je m'assois dans ma voiture (fais foid dehors. Dans ma région, il y a une saloperie appelée mistral : c'est l'ennemi du brushing et des mains douces) et j'ouvre le texto...
"Ca te dirait de vivre avec moi ?"
Putain. Bordel. Con. Bonheur dedans moi. Grand bonheur.
Dans mon petit coeur, ça se met à taper fort, je suis toute rouge, limite j'ai les larmes aux yeux. Je m'empresse de taper une jolie réponse. Non, ça n'a pas donné "Mais bien sûr, amour de ma vie, toit et moi jusqu'à la mort et encore audela", c'est pas trop le genre de la maison. Ca donnait plutôt "Oui bien sûr, à condition qu'il y ai du sexe tous les soirs". On a le romantisme qu'on peut, le mien est clairement interdit aux -16 ans.
Bon, la clope était finie, mon euphorie et moi, nous sommes retournées travailler (pour de vrai cette fois).
C'est en sortant du boulot, dans la voiture, que j'ai recommencé à réfléchir rationnellement. Et, comme j'en ai pour 30 min à rouler, j'ai eu le temps de me poser tout plein de questions.
1/ C'est quand même bizare tout ça. A Noël, on a eu une discussion sur le fait de vivre ensemble. Moi, je voyais ça pour cet été et lui, plus pour l'hiver prochain. Ouais, dans un an. Comme il m'a dit, "on a tout notre temps", pas super prêt le mec.
2/ Est ce que j'ai vraiment envie de vivre avec lui ? En fait oui, mais avec toutes les crises qu'on a connu, j'aimerais bien qu'il y ai eu au moins 6 mois sans problèmes avant de poser mon préavis.
3/ D'ailleurs, j'adore mon appart, son petit jardin et son immense dressing. J'ai la trouille de le quitter et que la cohabitation avec le Sicilien ne marche pas.
4/ Mon Sicilien, j'ai souvent l'impression qu'il a quelque chose à me cacher et je ne veux pas de secrets chez moi.
5/ Le Sicilien, si il se force à faire quelque chose, ça finit rarement bien...
Le soir, je lui ai demandé pourquoi il avait finalement décidé de me demander de faire vie commune dès maintenant. Il m'a expliqué (pfff je suis nulle en dialogue, cette partie du texte est d'une pauvreté littéraire affligeante) qu'il ne veut plus vivre sur son lieu de travail et que, puisqu'on pensait vivre ensemble d'ici un an, c'était idiot de prendre un appart pour 6 mois et de re-déménager ensuite pour vivre avec moi.
Oui, le raisonnement se tient. Mais, pour moi, la seule bonne raison de vouloir vivre avec moi, c'est d'avoir envie de s'endormir avec moi tous les soirs. Fuck off la logistique.
Le "tous les soirs" a fait tiquer le Sicilien (le terme logistique aussi d'ailleurs). Je lui ai demandé de bien réfléchir et que, s'il a encore la trouille, on attendra un an comme prévu. Il m'a promis d'y réfléchir, il avait l'air soulagé...
Heureusement que mon boulot n'est pas à côté de chez moi et que j'ai eu 30 min pour me poser des questions en voiture...
Si un jour il me demande de l'épouser, rappelez moi d'aller vider un plein sur l'autoroute avant de me précipiter.