La Peur de Blogger
Paraît qu'un blog, c'est un espace personnel. Paraît que c'est un endroit où tu peux dire tout ce que tu veux (sous couvert de ne pas trop prêter à polémique hein, pour cause de fort potentiel en lynchage numérique. World is beautiful.). Paraît que tu peux y extérioriser tes angoisses. Paraît qu'un blog, ça finit par devenir un vrai besoin, un jardin secret adoré (cooooon, je pourrais refiler cette expression à Mylène Farmer pour une chanson tellement elle est culcul. Ou à Lorie. A voir). Bref, paraît qu'un blog, c'est le top-l'extase-le port dans la tempête.
Alors moi, j'ai une question pour vous, Sérénissime Populace Bloggesque : comment fais la bloggeuse quand elle n'a rien à dire ? Et que, pire, elle n'a pas envie de parler de quoique ce soit ?
Bah oui, parce que le fondement (non, je ne parle pas de mon fessier) du truc, c'est quand même l'écriture. De prendre une page blanche et d'y aligner des mots, des conneries, des métaphores, des voyelles et des consonnes.
Sans écriture, pas de blog.
Ou alors, ça s'appelle un blog photo. Mais, vu que je ne maîtrise pas vraiment l'utilisation basique du flash sur mon petit appareil numérique... non, je ne peux décemment pas envisager cette solution. En plus, les blogs photo, j'trouve ça chiant. C'est beau, c'est poétique, c'est artisitque... Mais c'est pô drôle et ça me fait bailler. Ouais. Donc, pas de blog photo.
Pfffff... Ou alors, je transforme Le blog Côté Moi en blog cuisine. Comme ça, pas besoin de vous raconter des choses vraies. Et, si je suis dans un bon jour, je pourrais même vous lâcher ma recette du tartare de saumon. (Qui a crié que c'est du vol ? Comment ça, la cuisine, vous vous en battez le flanc ? Ingrates, va !). Bon, j'avoue que ce n'est pas une idée super enthousiasmante. En plus, mes recettes, je les trouve sur Marmiton alors vous pouvez faire pareil hein. Pas besoin de moi pour faire du copié-collé.
...
Et un blog mode ? Non ? Je me colle des fringues approximatives sur le cul, je prends 4 photo style chaudasse discount et vous vous extasiez toutes en coeur sur "mon style girly-engagé", "mon look rétro-new wave" et "ma façon délicate de marier le fluo et l'écossais". Ca vous tente ? Comment ça, non ???? Vous n'avez pas envie de vanter les mérites comparés de mes sept-jeans-bruts-que-y-a-que-les-poches-qui-changent ? Z'êtes des vilaines, na ! (Quoique, je ne suis pas sûre d'avoir un égo assez important pour penser qu'un jean + T-shirt + sandales vous passionera. Même si j'ai quelque paires de pompes magnifiques. Mais vous ne les verrez pas, tant pis pour vous).
Bon, vu qu'on a fait le tour des solutions, on dirait bien que je n'ai pas le choix... je vais devoir essayer de continuer à être moi, même si ça fout la trouille. Même si ça veut dire vous parler de l'angoisse qui serre le coeur quand quelqu'un qu'on aime a un cancer, de la boulimie qui s'invite à nouveau dans ma vie, du Sicilien qui me déçoit, de ma paralysie professionnelle, de l'ambiance de l'hôpital la nuit...
Parce que, si je ne retrouve pas ma voix, la seule solution sera de fermer le blog. Mais il me manquerait trop. Plus que ce qu'il me fait peur, c'est dire !